6. La contraception d’urgence hormonale
La contraception d’urgence hormonale est une méthode « de rattrapage », utilisée après un rapport sexuel non ou mal protégé. Il ne s’agit pas d’une méthode de contraception régulière.
Elle est également appelée « pilule du lendemain » mais ce terme est inexact dans la mesure où ce type de contraception peut être pris dans les 72 heures (3 jours) qui suivent un rapport non ou mal protégé.
La contraception d’urgence vise à éviter l’ovulation ou l’implantation d’un œuf fécondé. Elle doit être utilisée le plus tôt possible après un rapport sexuel non protégé ou après un accident de méthode contraceptive (oubli d’une pilule, rupture d’un préservatif, expulsion d’un stérilet…). Plus elle est prise rapidement, plus elle est efficace.
En pratique, pour permettre un accès rapide à ce moyen de contraception, il n’est pas soumis à prescription médicale : la contraception d’urgence est accessible en pharmacie sans ordonnance et, pour les mineures, elle est délivrée gratuitement, sans avoir besoin de justifier de son identité.
La contraception d’urgence est composée d’un progestatif (Lévonorgestrel). Elle est disponible en pharmacie : soit elle est délivrée sans ordonnance et dans ce cas elle n’est pas remboursée ; soit elle est prescrite et remboursée ; pour les mineures, elle est délivrée gratuitement et de manière anonyme.
Chaque boîte contient 1 comprimé qui doit être absorbé dans les 12 heures qui suivent le rapport sexuel non protégé si possible, et dans les 72 heures (3 jours) au plus tard (se référer à la notice d’emploi).
Un dispositif particulier permet de délivrer gratuitement la contraception d’urgence aux mineures dans toutes les pharmacies. Le pharmacien propose d’abord un entretien à la jeune fille, pour s’assurer que l’indication d’une contraception d’urgence correspond à sa situation (délai inférieur à 3 jours depuis le rapport sexuel), pour lui délivrer une information sur les particularités de ce moyen de contraception, pour expliquer la nécessité d’adopter une contraception régulière et de se prémunir contre les infections sexuellement transmissibles et le virus du SIDA. Le pharmacien oriente la jeune fille vers un médecin ou un centre de planification ou d’éducation familiale et délivre une brochure d’information.
ATTENTION
La contraception d’urgence n’est efficace que pour les rapports sexuels ayant eu lieu dans les 72 heures (3 jours) précédant la prise du comprimé. Un moyen de contraception sera adopté pour les rapports suivants, associé à un préservatif pour prévenir les infections sexuellement transmissibles.
La contraception d’urgence n’étant pas efficace à 100%, il est nécessaire de surveiller la date d’apparition des règles suivantes. Devant un retard de plus de 5 jours, il est nécessaire de faire un test de grossesse et de contacter un médecin ou un centre de planification ou d’éducation familiale. En cas de règles irrégulières (donc date difficile à prévoir), il est conseillé de réaliser un test de grossesse si elles ne sont pas revenues 3 semaines après le rapport non ou mal protégé.
Dans tous les cas, si vos règles n’arrivent pas, si elles vous paraissent anormales (moins abondantes, durant moins longtemps), si vous avez mal au ventre de manière inhabituelle, vous devez consulter un médecin rapidement.
7. L’accès gratuit et confidentiel à la contraception pour les mineures
La mise en œuvre effective des dispositions d’anonymat, pour toutes les mineures, et de gratuité, pour les adolescentes de 15 à 17 ans, ont été adoptées en lois de financement de la sécurité sociale (LFSS) 2013 et 2014, et ce à toutes les étapes de leur parcours d’accès à la contraception (examens médicaux, prescription, retrait-pause des contraceptifs).
Par ailleurs, les infirmiers scolaires sont présents au sein de votre collège, lycée ou université. Ils sont là pour vous écouter et vous informer, tout en vous garantissant l’anonymat. Ils peuvent également vous fournir gratuitement la pilule du lendemain (NorLevo), des préservatifs, le Pass contraception, et le renouvellement d’une prescription.
Les consultations et certains contraceptifs sont anonymes et gratuits dans les CPEF pour les jeunes filles mineures souhaitant garder le secret et pour les femmes majeures n’ayant pas d’Assurance Maladie.
Les préservatifs masculins sont gratuits dans les CPEF et dans les centres de dépistage anonyme et gratuit (CeGGID).
8. Le Pass (permanence d’accès aux soins de santé) contraception en Île-de-France
Le Pass contraception donne accès à une première contraception gratuite et anonyme dans un centre de planification et d’éducation familiale (CPEF), ou chez un médecin généraliste, un gynécologue, une sage-femme, si vous êtes en classe de seconde, ou niveau équivalent pour les jeunes en lycées professionnels, dans un centre de formation d’apprentis (CFA), ou en formation sanitaire ou sociale. 77 000 filles et 82 000 garçons sont concernés.
Les PASS (permanence d’accès aux soins de santé) offrent un accès aux soins aux personnes en situation de précarité (les plus démunies, sans couverture médicale).
9. LES MODALITÉS DE PRISE EN CHARGE
Certains contraceptifs sont remboursables par l’Assurance Maladie, d’autres ne le sont pas, toutefois les complémentaires santé peuvent éventuellement prendre en charge tout ou partie des frais qui ne sont pas remboursés par l’Assurance Maladie si le contrat souscrit le prévoit.
10. Dépister les IST
Le préservatif est la seule méthode qui a fait la preuve de son efficacité dans la prévention des infections d’infections sexuellement transmissibles (IST). Il est associé à une autre méthode contraceptive si une protection contre les IST est recherchée.
Le recours au dépistage des infections sexuellement transmissibles permet un diagnostic précoce, une meilleure prise en charge et une diminution du risque de transmission. Il est important d’y recourir.